Il est des images intemporelles, des fragments d’instantanés qui réveillent en nous l’enfant que nous étions ou que nous aurions rêvé être. Les photos d’Alain Laboile ont cette magie intemporelle.
Et c’est certainement pour cela qu’elles trouvent un public de plus en plus nombreux et suscitent un engouement international qui étonne encore leur auteur.
Vivre à la campagne, le choix de la Alain Laboile family
Par un matin brumeux, avec Véronique, mon amie depuis le lycée, correspondante de quartier comme moi pour le journal Sud-Ouest et qui pratique la photo depuis bien avant que le numérique n’existe, nous sommes parties à sa rencontre, direction Arbis, petit hameau au sud de Bordeaux, la traversée du très romantique pont Eiffel de Cadillac en préambule. C’est d’ailleurs elle qui écrit les lignes qui vont suivre.
L’ambiance et le décor étaient plantés, puisque Alain et sa femme Anne ont choisi de vivre à la campagne avec leurs 6 enfants : Eliott, Olyana, Luna, Merlin, Dune et Nil.
Aujourd’hui, seules les deux plus petites sont là, tout juste réveillées -à peine remises d’un séjour en Russie où la famille au grand complet avait été invitée pour une exposition- sirotant leur chocolat chaud pendant que nous discutons autour d’un café.
La valeur sociologique de la famille idéale
Alain Laboile, à l’origine sculpteur, est arrivé à la photo relativement tard, en 2004, en photographiant ses sculptures dans le but de les montrer à ses clients. Parfaitement autodidacte, revendiquant sa non appartenance à la culture photographique, il ne monte qu’un seul objectif, un 35 mm, sur son appareil.
Mais très vite, ses enfants, sa famille sont devenus le sujet principal. La maison, le jardin, la forêt de bambous, le ruisseau constituent une sorte de studio géant où ils jouent, s’ébattent et rêvent en liberté. Alain Laboile vit au milieu de tout ce mouvement et maitrise parfaitement son cadre. Il en connaît les lumières, variant selon les différentes heures de la journée, et sait tout de suite se positionner quand il repère une situation intéressante.
Saisis sur une balançoire au-dessus d’un ruisseau, allongés dans la boue, installés sous une table à se raconter des histoires, jouant avec un chat, un crapaud ou encore escaladant un dragon de fer, les enfants donnent aux clichés noirs et blancs du photographe, un parfum de poésie et la nostalgie d’une famille fantasmée.
Le succès par les réseaux sociaux
C’est en publiant ses photos sur les réseaux sociaux, qu’Alain Laboile a connu le succès. Quelques concours gagnés, mais surtout la rencontre avec le photographe américain Jock Sturges qui l’a aussitôt pris sous son aile.
Depuis, les projets, les expositions, les conférences se multiplient et sa réputation devient internationale. Les collections des musées de Santa Monica et de Tokyo possèdent déjà des tirages.
Depuis cette année, une série de 32 photos sur le thème « La Famille » fait partie de la collection permanente du Musée français de la Photographie de Bièvres. En 2015, le Centre céramique de Maastricht lui consacrera une grande exposition pendant 4 mois.
C’est dans leur maison en pleine nature, récemment protégée par un mur en bois car désormais certains curieux ont tendance à s’imposer sans trop prévenir, qu’Alain travaille ses photos et qu’avec Anne, il répond aux demandes d’interview, de projets ou de rencontres. Eliott, leur fils ainé gère le site internet et traduit les articles.
Et quand ils doivent partir à l’étranger, les enfants sont souvent du voyage. Chez les Laboile, la photo est une affaire de famille !
Est-ce cette immersion quasi permanente dans la sorte de bulle où ils vivent qui leur fait prendre du recul par rapport à cette ascension fulgurante ?
A l’international… mais aussi à Bordeaux
Alain et Anne, encore ébahis par tout ce qui leur arrive, restent naturels, simples et généreux. Ils ont répondu dernièrement à une requête du photographe Vincent Monthiers leur proposant de participer au projet « Culture et Santé » de l’Institut Bergonié : une exposition plutôt intime de 60 photos dans tous les bâtiments, certaines visibles dans les halls d’accueil, d’autres réservées aux malades, dans les couloirs ou les salles de consultation.
En bref, Alain Laboile est le photographe qui monte et si vous n’avez pas la possibilité de franchir les frontières bordelaises, vous pouvez donc aller jeter un coup d’oeil à l’Institut Bergonié où les photos sont exposées jusqu’au 8 décembre (se renseigner à l’accueil).
La Bibliothèque de Mériadeck en a accroché quelques-unes sur ses murs dans le cadre de « Famille je vous filme » du mercredi 12 au vendredi 28 novembre.
Et, cerise sur le gâteau, Alain Laboile sera présent à la soirée de lancement, ce mercredi 12 novembre dès 19h à l’@IBoat, où il présentera son tout dernier livre. Inutile de vous dire que c’est à ne rater sous aucun prétexte !
© Alain Laboile
https://www.lensculture.com/articles/alain-laboile-video-interview-alain-laboile
Les photographies d’Alain Laboile me plonge dans un absolu d’enfance, à la frontière de la chimère du souvenir, au cœur de l’espace, habité et sublimé par l intensité de chaque instantané suspendu. De la pure poésie .
Un article de 2014 il faudra encore 5 ans pour découvrir jugeote et revoir sa fondatrice.
je penserai à me rendre sur internet pour voir les photos d’Alain Laboile après la découverte de cet article