L’Effacement, le 1er roman de Pascale Dewambrechies, BCBG engagée

par | 13 Avr 2015 | Tasse de thé culturelle | 0 commentaires

Née un 2 juillet – à deux jours près c’était déjà le titre d’un film – Pascale Rousseau-Dewambrechies est une femme qui a toujours mis de la passion dans tout ce qu’elle faisait. De l’École Normale à aujourd’hui, « la vita è bella » pour cette mordue de cinéma qui considère que rien ne vaut une salle obscure pour se faire une toile sur grand écran. Si à cela on ajoute un sérieux attrait pour l’écriture, on comprendra aisément le fond et la forme du « Blog Ciné Bordeaux Gironde », le magazine en ligne que cette « Madame Cinéma » bordelaise avait créé en février 2011.
Occasion d’une première rencontre prémices d’un article dans Aqui.fr, avant d’aborder plusieurs années plus tard son actu du moment, la sortie de son 1er roman L’Effacement.
L’occasion, pour Jugeote, d’un article à quatre mains, évocation d’une VIP, aka Very Intéressante Personne à la fois BCBG, passionnée et engagée.

Pascale Dewambrechies, Isabelle Camus et Véronique Berge

Une bio qui reste de mise

Née en Allemagne, près de Mayence, il y a 62 ans, de parents français, porteurs d’un nom flamand, Pascale Dewambrechies, épouse Rousseau, a eu « l’itinéraire d’une enfant gâtée, » même si sa vie n’a pas toujours été « un long fleuve tranquille ». Après une année à Sciences-po Paris, qu’elle quitte pour  jouer, à 21 ans, « Entrée des artistes » au Cours Simon, elle passera ensuite par la case de l’Ecole normale.

Trois ans d’enseignement plus tard,  elle bifurquera dans l’industrie pharmaceutique, par opportunité, à l’époque où trouver du travail était facile, et y restera 18 ans. Mère de deux enfants, elle quitte son statut de cadre sup pour créer  » sa petite entreprise » de voyage dans le tourisme viti-vinicole. Elle côtoie alors les VIP du  monde entier et rencontre  » des gens étonnants ». Puis se lasse d’organiser son nième voyage, arrête son activité et s’interroge sur ce qu’elle va  bien pouvoir faire.

Écrit et cinéma

« Passionnée par l’écriture depuis l’enfance, bien gagner ma vie avait pris le pas sur mes envies. Ma mère divorcée ayant du assumer trois enfants, j’avais une revanche à prendre sur le manque d’argent, » explique celle dont le parcours éclectique somme toute banal à l’étranger, pourrait sembler bizarre en France.
Précisons également que son mari, Jean-Pierre Rousseau, aujourd’hui négociant en vin, fut le directeur du cinéma, le Festival, de 1975 à 1985. Un lieu que les amateurs de films d’art et essai connaissent bien et qui, depuis la rentrée 2008, a une programmation exclusivement consacrée au cinéma d’animation et aux effets spéciaux : une première en France.
Ecriture, blog et cinéma seront donc le tiercé gagnant de Pascale Rousseau via son bébé numérique, BCBG.

Passion version blog avec BCBG

BCBG, un nom issu d’une anecdote du temps où la mère de la meilleure amie de sa fille, Pauline, trouvait Pascale trop « Bon Chic Bon Genre ».  « Elle déclarait que nous n’avions rien en commun et que nous ne ferions jamais rien ensemble. Résultat des courses nous sommes devenues amies... ». « Impertinent et sérieux, joyeux et rigoureux, forcément partiel donc partial, fait de coups de cœur et de coups de gueule dans le respect des acteurs de l’actualité ciné et de ses lecteurs », telle était la ligne éditoriale de Blog Ciné Bordeaux Gironde.
Pascale Rousseau-Dewambrechies qui connaissait tout le microcosme du cinéma régional couvrait tous les festivals d’ici et d’ailleurs, du festival international du film d’Histoire de Pessac au festival latino américain à Biarritz, mais, en fan de polars, se prit à regretter que le festival policier de Cognac se déroula désormais à Beaune.
Quelle BCBG cette Pascale !
Depuis les choses ont évolué et l’écriture romanesque ayant pris le pas sur ses activités de critique cinéphile, je passe la main à mon amie Véronique 😉

Passion version littérature avec l’Effacement

Les années 50. Gilda Maurel, alors âgée de 36 ans, est institutrice dans un petit village. Une vie qui ronronne. Sa rencontre avec Luis, un beau jeune homme de 20 ans, va faire basculer son destin. Le récit à la première personne, d’une femme libre et moderne, malgré les regards et les jugements d’une société où la condition de fille-mère est très mal vue.
Son livre, elle l’a gardé longtemps en elle. Et puis elle l’a écrit, osant à peine penser qu’elle pourrait un jour le publier. Elle l’a terminé et l’a envoyé à des éditeurs. Quelques réponses négatives, mais néanmoins cordiales… sauf une, cassante, ravageuse… Blessée, elle a vite rangé le manuscrit dans un tiroir et l’a oublié pendant deux années. Mais elle y est revenue, le ré-écrivant presque totalement, a choisi son titre, “L’Effacement”, et l’a mis dans une enveloppe à l’adresse des éditions Passiflore. Par retour de courrier, les éditions ont immédiatement demandé à la rencontrer.

Pascale Dewambrechies se souvient encore de cette rencontre. Les deux éditrices avaient adoré le manuscrit et quelque chose s’est passé entre elles trois. Elles se sont plues et ont décidé de travailler ensemble.

La promotion de “L’Effacement” s’est faite dans la joie et l’énergie. Seule ou accompagnée des éditrices, Pascale Dewambrechies n’a pas ménagé sa peine pour aller trouver son public. Un public sensible à son écriture, au sujet traité. Que du bonheur et des échanges… Elle en est encore émerveillée !

Un premier roman remarqué

Et puis, « L’Effacement » s’est fait remarquer en étant sélectionné pour plusieurs prix, dont notamment celui du Premier Roman de Chambéry. Ce prix est né en 1986, à l’initiative d’un enseignant qui, voulant inciter ses élèves à s’impliquer dans la lecture, les encourage à correspondre avec des auteurs de premiers romans, encore inconnus, afin de partager coups de coeurs, réactions et interrogations.

L’année d’après, il invite deux auteurs, récidive l’année suivante devant le succès rencontré. Ainsi, depuis lors, quatorze primo-romanciers sont tous les ans sélectionnés parmi une soixantaine de livres proposés et sont parrainés par un ou plusieurs écrivains confirmés. Olivier Adam, Christine Angot, Philippe Claudel, Laurent Gaudé, Véronique Olmi, Amélie Nothomb, pour ne citer qu’eux ont déjà été invités à ce qui est devenu le Festival du Premier Roman de Chambéry.

Le principe : Les lecteurs lisent le texte sur internet et votent ensuite. Pour cette 28ème édition, ils étaient environ 3 200. Pascale Dewambrechies, qui fait donc partie des 14 lauréats, sera pendant les 4 jours du festival, du 27 au 31 mai, pour des lectures croisées et des conférences.

… qui fait son chemin

Il y a 3 ou 4 mois, elle a reçu une lettre très émouvante qu’un prisonnier lui a écrite au sujet de son livre. Elle lui répond et apprend qu’une visiteuse anime un atelier de lecture à la prison d’Aiton tout près de Chambéry. Celle-ci a composé un jury de prisonniers qui a participé à la sélection des écrivains. Très touchée, Pascale a demandé s’il était possible d’organiser une rencontre à la prison pour parler de son livre… elle nous en ramènera très certainement un témoignage.

« L’effacement » fait son chemin :  Le prix du Festival de St-Estèphe en octobre dernier et une sélection pour le prix du Métro Goncourt qui doit bientôt rendre son verdict… aux dernières nouvelles, elle faisait partie des 10 derniers finalistes !

Elle est d’autant plus heureuse de ces succès, qu’ayant décidé de reverser la totalité de ses droits d’auteur à l’association bordelaise Promo-Femmes, elle espère ainsi une montée des ventes. Car Pascale Dewambrechies, qui s’est beaucoup battue pour les valeurs féministes, continue à s’y investir à travers de multiples actions, comme celle-ci.

Femme d’engagement, elle a été choisie, tout récemment, comme Présidente du Comité Bordeaux Atlantique de la Fondation de France. Son rôle : faire du lien et trouver des fonds, car la Fondation de France est une fondation redistributrice.

Femme de culture comme en atteste tout ce qui précède, elle est co-fondatrice de l’association Art & Miss et aime contribuer  (comme nous) à la promotion du livre.

Après avoir interviewé le photographe Ken pour son ouvrage “Comme une Ombre dans la Ville” à la librairie La Machine à Lire au mois de mars (une rencontre relayée par Jugeote fan de Ken), elle y présentera le livre de Chantal Detcherry “La vie plus un chat”, le 12 juin prochain.

Quand à l’Escale du Livre de Bordeaux, c’est elle qui présentait le “Spleen machine” de Marie-Laure Hubert-Nasser, comme elle, Bordelaise et éditée aux éditions Passiflore.

Et oui ! A Bordeaux on lit beaucoup parait-il, et on écrit aussi !

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