La 58 ème, le Darwin écosystème associatif de la caserne Niel poursuit ses grandes manoeuvres*

par | 20 Juil 2015 | Tasse de thé culturelle | 0 commentaires

Darwin, l’écosystème de la caserne Niel ! Ce lieu de Bordeaux unique en France et même en Europe. Cette mini-ville dans la ville, étalée, rive-droite, sur environ 40 000 m2 où l’on trouve pêle-mêle (et c’est bien ça qui fait sa spécificité)  dans l’enceinte d’une caserne éco-réhabilitée, aussi bien un magasin bio, un bistrot-réfectoire, un drugstore vintage, mais aussi un cluster éco-créatif, un espace de coworking, une pépinière, une conciergerie, une ferme urbaine, un hangar de skate, un bivouac pour se ressourcer le corps et l’esprit, un village de tétrodons et même un spot de navigation avec plage de sable blond et restauration, juste en face, en bordure de Garonne.

A quoi, à cet inventaire à la Prévert,  il faut rajouter un écosystème associatif hyper actif, mix de sports de glisse, de cultures urbaines, d’écologie et de citoyenneté. Bref, un lieu dont, ici et là, localement ou par delà les frontières, on parle beaucoup mais dont peu ont (et finalement on comprend pourquoi) une vision globale.

Même ceux qui fréquentent l’endroit au quotidien (c’est le cas de certaines plumes de Jugeote)  ne mesurent pas tout ce qui s’y passe. D’ailleurs tous ces différents mondes ne se croisent pas forcément.

Engagez vous qu’ils vous disent !

La 58ème est l’association qui regroupe toutes les associations qui s’activent intra et extra muros. Soutenue par le Fonds de dotation Darwin, elle est née le 28 juin 2010 sous l’impulsion de Lucas Lopes, un jeune manager créatif de 28 ans et de Philippe Barre, le fondateur de Darwin et président du Fonds.

Pour mieux comprendre et appréhender cette dynamique, mais aussi pour fédérer activement et/ou soutenir financièrement cette étonnante aventure humaine & urbaine étalée sur plusieurs années, un site collaboratif, initié par Aurélien Gaucherand, le président de la 58ème, pilote du fonds de dotation Darwin et rédacteur en chef, a été créé, riche en portraits, en souvenirs historiques, en actus et en reports d’événements.

Aurélien, Adrien, Claire, Brigitte et Isabelle Camus aux textes ), Christophe et David aux photos

Tous les membres de l’équipe éditoriale de la 58ème


Aurélien, Adrien, Claire, Brigitte et moi-même aux textes (oui oui j’ai le bonheur d’avoir fait partie de l’aventure !), Christophe et David aux photos (vous verrez c’est chiadé !), les membres de l’équipe éditoriale se sont rencontrés et ont oeuvré pour lancer la machine.

L’idée étant qu’après, chaque asso désigne un ou plusieurs responsables communication bénévoles qui contribuent sur ce site et donnent une nouvelle dimension aux coopérations qui se produisent au sein du Darwin Ecosystème.

Pour embarquer, s’engager, intégrer l’armée mécénique des grands singes ou juste s’informer, c’est ICI : ➤ http://caserneniel.org/ et ➤ ICI pour la page Facebook.

Sinon, dans le cadre de ma période journalistique au cours de laquelle j’ai collaboré au magazine culturel SP!RIT, j’avais rédigé le premier article sur La 58ème, avec interview de Lucas Lopes à la clef.

En voici la reproduction intégrale qui permettra de mieux comprendre les ressorts de la démarche et de constater le chemin que le Darwin éco-système a parcouru depuis. C’était le n°74, nous étions en septembre 2011 et il était intitulé :

Les grandes manoeuvres*

Manager créatif de 28 ans, Lucas Lopes est le fondateur de la 58ème, une association faisant la part belle aux arts urbains rive droite, dans un hangar de 3 000 m2, abritant un skatepark indoor éco-conçu, au sein de la caserne Niel.

Une friche militaire composée d’anciens magasins généraux vouée à devenir un éco-quartier, à la Bastide.

Rencontre avec une des têtes pensantes d’un collectif animé par un haut sens de la débrouille, doublé d’une vision globale intégrant à toutes ces pratiques culturelles les notions de social et d’environnemental.

La 58ème mélange l’événementiel sportif, la culturel et l’environnement. Quelle est l’origine d’un tel triptyque ?

J’ai fait Sup de Co avec une chaire en développement durable, responsabilité sociale des entreprises. Dans ce cadre, je suis parti six mois au Canada pour maîtriser l’anglais et enquêter sur toutes les pratiques environnementales des Québécois, particulièrement sensibles à ces sujets.

Plus tard, en tant que surfer et skater, j’ai créé un éco-village à Lacanau, Surf & co, afin de sensibiliser à la protection du littoral avec Surfrider, Océan, Vagdespoir (structure créée par un groupe de jeunes, handicapés et valides, passionnés par les sports de glisse). À la recherche de partenaires privés, j’ai rencontré Philippe Barre, à la tête du triptyque Évolution-Darwin-Inoxia ; des entités associatives ou professionnelles à haute fibre environnementale. Il a adhéré, financé et assuré la communication de notre compétition de surf. Par la suite, je suis devenu responsable en alternance, de la politique environnementale de l’agence Inoxia, où j’ai réalisé le bilan carbone de la société avec Jean-Marc Gancille, également cocréateur du projet Darwin, futur lieu de l’économie créative.

Concrètement, comment articuler culture urbaine et environnement ?

C’est très simple : les gens qui pratiquent ces disciplines mettent en oeuvre, sans y penser, des attitudes appliquant le recyclage et la récup, la débrouille et l’imagination. Les sports de glisse sont aussi des modes de transport alternatifs. À notre niveau, on a voulu donner de l’envergure à des usages limités à des cercles de skaters ou des associations locales déjà investies. Concrètement, une réflexion a été menée avec deux jeunes architectes, Léo Dewitte et Marie Le Touzé et les têtes pensantes de Darwin, Philippe Barre et Jean-Marc Gancille.

Le résultat est un lieu dédié aux cultures urbaines dans ce hangar désaffecté de 3 000 m2. Un QG réinvesti et réhabilité pour la mise en place d’expositions, de manifestations sportives et de concerts. Soit un lieu d’accueil pluridisciplinaire, une plate-forme pour les associations liées à ces pratiques mais toujours dans une démarche responsable. Sachant que depuis dix ans, c’est un lieu incontournable du graff à Bordeaux.

Comment avez-vous appliqué votre engagement environnemental sur le lieu ?

Si les bombes de peinture ne sont pas « écolo », elles sont récupérées par une association de Saint-Loubès, « Une boite, un toit », qui récolte le métal pour financer des aides aux handicapés. C’est un lieu qui compte aussi deux toilettes sèches et un potager où l’on a planté des boutures provenant du Jardin botanique.

J’ai toujours eu des plans pour récupérer des matériaux sur des chantiers. Le problème est de savoir comment les utiliser et les valoriser, sinon ça reste du stock inutile et encombrant.

C’est là qu’interviennent les regards de Léo et Marie de l’agence Kiss (Keep it simple studio) architecture, pour réutiliser et organiser les aménagements dans l’espace, en tenant compte de nos moyens limités.

La créativité est fondamentale quand on a peu d’argent. Le résultat, c’est la cabine DJ, aussi esthétique que fonctionnelle, réalisée en bois de récup, tout comme la scène de hip-hop, construite par les danseurs eux-mêmes avec du bois de la salle du Pin galant.

Qui et combien êtes-vous dans ce projet global ?

Au travail de cocréation d’un petit cercle s’est rajouté un groupe de bénévoles pratiquants, au fur et à mesure de l’intégration des disciplines. Quand on a créé le skatepark, tous les skaters ont participé.

On a contacté Sébastien Daurel, skater professionnel, ancien champion de France et vice-champion d’Europe. Une légende vivante à Bordeaux qui a reconstruit avec d’autres skaters le bowl qu’il avait chez lui.

De manière plus aléatoire, des jeunes de tous horizons viennent s’impliquer dans un projet atypique, des curieux, des rencontres, des amis d’amis. Sans faire la morale, on les conduit à intégrer des notions de prise de conscience et d’engagement.

Depuis le début, 200 personnes ont gravité dans le hangar de la 58ème. Ce nom étant un tribut historique au lieu, avec le 57ème régiment d’infanterie, le dernier à y résider. Un détournement volontaire, où le militaire cède le pas aux jeunes générations du XXIè siècle, engagées dans d’autres « manoeuvres ».

Isabelle Camus SPIRIT#74 / SEPTEMBRE 2011
La photo qui illustre le présent article n’est pas d’origine, je n’ai pas retrouvé  l’ancienne.

 

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