Jeter ses mégots dans un cendrier et voter pour cesser de polluer, what a biotiful idea Bordeaux !

par | 15 Juin 2017 | What a biotiful world | 3 commentaires

Dans une vie antérieure, j’ai fumé. Très tôt. Accro à l’herbe à Nicot pourvoyeuse de mégots, longtemps je l’ai été, pour arrêter il y a de cela maintenant dix huit ans.

Poussée par toute une batterie de raisons, après deux ou trois tentatives infructueuses, la dernière fut la bonne.

No more mégots : ma « stop to smoke » list !

  • un lendemain de fête trop enfumée,
  • le dégoût de se sentir esclave d’une drogue autorisée composée de saloperies empoisonnées, à égalité avec celui de cautionner une entreprise meurtrière qui fait son beurre en envahissant tous les continents (les riches comme les pauvres),
  • la découverte d’un paquet de cigarettes dans le sac de ma fille ainée à qui je me voyais mal d’interdire ce que personnellement je faisais,
  • sans oublier les dégâts occasionnés non seulement sur soi-même,  mais aussi sur ceux obligés de subir ce que la majorité dominante leur imposait…

Bref, le souci de cohérence, la motivation, l’utilisation de patchs, la lecture du livre Arrêter de fumer en fait c’est facile d’Allen Carr (offert à ma fille dans la foulée et à plusieurs de mes amis)  plus l’achat de mon premier PC, histoire de compenser (je laisse le running sur les quais et la course à pieds au jardin public aux autres) m’ont fait passer du monde des irréductibles fumeurs à celui des non-fumeurs geeks et tea addict.

No more coffee non plus, nécessité radicale pour éviter l’appel du cocktail tentateur, le duo diabolique café/clope.

Je n’ai à ce jour pas retouché une cibiche, et je regarde avec un puissant sentiment de liberté le prix du paquet orné de photos à gerber, grimper. Tout comme je savoure le fait de ne plus avoir à galoper dans tout Bordeaux pour me procurer ma dose de goudron et de chlore, par un dimanche soir cafardeux et pluvieux où le seul salut était la gare.

Si je fais cet aveux qui prouve que je n’ai pas toujours été « une biowoman rébiolutionaire », ce n’est ni pour me la péter, ni pour faire la morale, c’est juste pour amener sur le tapis le sujet pas du tout anodin des mégots jetés n’importe où.

 Les mégots, ces pollueurs tueurs

Dans le monde, 4 300 milliards de mégots de cigarettes sont écrasés dans les rues chaque année, soit 137 000 mégots par seconde affiche le site Consoglobe. Sachant qu’il faut en  moyenne 12 ans pour que ces filtres saturés de composants chimiques toxiques se dégradent complètement, il est une évidence que c’est tout autant une plaie pour l’environnement que pour les budgets d’une municipalité.

Campagne NoButts pour dénoncer la pollution environnementale des mégots de cigarettes

Campagne  du site californien NoButts.com qui a mis en place une ligne téléphonique gratuite pour aider les fumeurs à arrêter.

Jeter par terre, c’est jeter en mer

Comme le souligne l’ONG Surfrider Foundation Europe  :

« le mégot est un fléau environnemental pour les rivières et les océans, car il pollue à lui seul 500 litres d’eau « .

Terminant dans les rivières sous l’effet du vent ou charriés par les égouts, les mégots libèrent au contact de l’eau leurs substances nocives qui restent présentes même après épuration. Une fois dans l’océan, ils participent à l’acidification des eaux, et contribuent aussi à la mortalité des animaux marins.

Alors qu’à Paris, jeter un mégot par terre va désormais coûter 68 euros, les Londoniens, via la fondation Hubbub qui promeut des modes de vie plus sains et plus verts, ont opté pour l’humour et le fun. Faire rire, plutôt que punir en utilisant son mégot comme bulletin de vote, vous n’y auriez jamais pensé, eux si ! Installer des cendriers de rue spéciaux, un peu partout dans la capitale et inviter les fumeurs à participer à un sondage à deux réponses en jetant leur mégot dans la case qui correspond à leur réponse, telle est l’idée !

« Quel est le meilleur footballeur au monde ? », « Qui gagnera le derby londonien samedi ? ».

est le genre de questions proposées, destinées à attirer les fumeurs. Et ça marche !

From London to Bordeaux

Du coup, chez nous, la mairie s’est inspirée de cette fédératrice initiative, comme j’ai pu le constater place Camille Jullian avec un sondage illustrant ma photo/montage de une :

« êtes vous plutôt chien ou chat ? »

Une démarche impulsée par l’organisation EcoMégots qui vise à faire de Bordeaux une ville « zéro mégot » en expérimentant un modèle de collecte, de tri et de recyclage des mégots. Et là, il y a du boulot vu que sur Bordeaux, on estime que 200 millions de mégots par an seraient jetés à terre, soit 35 tonnes.

C’est à une autre Camille que j’emprunterai cette photo prise devant son lieu de travail, la Maison Eco Citoyenne où notre écologirl s’occupe avec pertinence et intelligence de la communication.

Résultat dont on peut supputer qu’à gauche le côté chocolatine est rempli par les Bordelais et à droite, la réponse pain au chocolat par les Parisiens et les touristes.

Attention, on est en train de se faire gratter !!! … Mais ça, c’est un autre sujet…

Cendrier Bordelais qui invite à voter avec ses mégots

Sur les quais, tout près de la MEC, on peut s’exprimer et recycler ses mégots qui finiront ailleurs que dans le sol, la Garonne et l’océan.

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3 Commentaires

  1. eric simon

    Et bien voila un deuxième article que je lis sur le mégot de notre serial blogueuse et ne mégotons pas, cela ressemble à une véritable guerre livrée à ce petit embout orange qui cache ses turpitudes ( benzène, ammoniaque, mercure; goudron et autres bonnes choses ) sous un aire anodin.
    Un récit passionnant a lire car tiré de sa propre expérience ou l on peut s amuser a énumérer la liste de ses motivations pour cesser de fumer qui ma foi ressemble a s y méprendre a la notre.Et puis découvrir un paquet de cigarettes dans le sac de Margaux est du pareil au meme que découvrir un paquet de cigarettes dans le sac de Morgane( ma filleule).
    Un article qui pourrait se montrer désinvolte et ironique mais pas de problème isabelle nous remet très vite la tète en place avec des chiffres qui font frémir.4 300 milliards de mégots jetés dans les rue de bordeaux autant d étoiles dans notre galaxie.
    Un article sans concession, lucide, déprimant et pourtant dont la lecture est jouissive.

    Réponse
  2. Isabelle Camus

    Merci Eric ! Tiens toi prêt ! Plusieurs sujets sur les mégots sont dans les tuyaux !

    Réponse
    • eric simon

      Les mégots aussi inépuisables que les grains de sable et le combat si difficile mais quand isabelle dégaine cela fait mal donc patience pour les prochains sujets.

      Réponse

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  1. SERIAL BLOGUEUSE BIOGRAPHIE = qui je suis + mon défi - Serial Blogueuse - […] complètement végétarienne (no meat, no fish), il y a maintenant plus de 20 ans de ça. Idem pour mon addiction à…

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