Syrian Eyes of the World, une expo photo pour parler de la question identitaire sur fond de guerre

par | 6 Oct 2017 | Tasse de thé culturelle | 0 commentaires

Comment les arts se font-ils écho des problèmes identitaires ? Voici la question à laquelle ont tenté de répondre le vendredi 29 septembre 2017, les photographes Youssef Shoufan et Khaled Alwarea, fondateurs du projet Syrian Eyes of the World et invités dans le cadre d’une journée d’études du master Études culturelles de l’Université Bordeaux Montaigne. Spécial report pour Jugeote ! 

Quelques œuvres exposées

Quelques unes de œuvres exposées. Crédit Syrian Eyes of the World (En haut à gauche et en bas à droite : Khaled Alwarea, haut à droite et en bas à gauche : Youssef Shoufan)

Syrian Eyes of the World, le projet de six jeunes photographes d’origine syrienne

Après la journée où étudiants et enseignants se sont retrouvés pour étudier comment les arts, la littérature se font écho de ces problèmes de construction identitaire du XXIe siècle, les deux photographes du collectif Syrian Eyes of the World ont pu partager leurs réflexions, idées et  questionnements en rapport avec leur expérience photographique depuis 2013, dans le cadre du conflit syrien qui dure depuis 2011.

C’est déjà la troisième fois que cette exposition est présentée à Bordeaux. Elle avait été commandée la première fois dans le cadre du Festival du film d’histoire de Pessac en 2015. Et ce fut finalement le seul évènement maintenu du festival qui avait dû être reporté à la suite des attentats de Paris en novembre 2015. Alors que Youssef passait à Paris sur le chemin de Bordeaux, le climat de peur généralisé et d’incompréhension lui avait inspiré un article de blog absolument passionnant.

Syrian Eyes of the World est un projet photographique créé en 2013 par 6 jeunes photographes d’origine syrienne : Youssef Shoufan, Khaled Alwarea, Madonna Adib, Antoine Entabi, Zaki Alasmar et Ziad Alasmar, deux d’entre eux nous ont fait l’honneur de leur présence lors du vernissage.

Il était une fois Youssef Shoufan

Youssef Shoufan est né il y a 30 ans à Damas en Syrie. Alors qu’il n’avait que 7 ans, ses parents ont choisi d’émigrer vers le Canada (Montréal fut-elle choisie en raison d’une vieille tradition francophile syrienne ?). Ce n’est que lorsque le conflit syrien a débuté en 2011 qu’il a senti, comme il le dit :

« ses racines brûler ».

Depuis, ses projets pour diffuser la culture syrienne et influencer positivement l’image que nous avons de son pays de naissance ne cessent de l’occuper. À son arrivée à Bordeaux il venait de clore la seconde édition du festival des Cultures syriennes à Montréal, il a aussi lancé le projet Art for Syria qui permet d’acheter des œuvres pour financer son dernier projet : la Maison de la Syrie, qui pilote toutes ces activités.

et Khaled Alwarea

À l’occasion de ce vernissage, il avait réussi à faire venir son acolyte Khaled Alwarea pour l’accompagner et présenter leur travail. Khaled a une histoire assez étonnante aussi. Arrivé en France avec le statut de réfugié il n’y a que 9 mois en provenance du Liban, il avait fui la répression du régime Assad en 2014.

Jeune architecte et photographe, il s’était tout de suite investi dans les mouvements de manifestations pacifiques du début de la révolution syrienne, avant de rapidement en subir les conséquences et de passer par la case prison. Désormais « personna non grata » en Syrie, il cherche à retrouver  une vie normale, ce qui n’est pas facile lorsqu’on sait le temps nécessaire pour obtenir tous les papiers nécessaires à la signature d’un contrat de travail.

Reportage photo de la soirée

Quelques images de la soirée de vernissage (Crédit Manuel Caballero)

Leur intervention, en guise de conclusion de la journée a été l’occasion d’un bel échange avec le public venu en nombre assister au vernissage de cette belle exposition.

Je retiendrai ce moment lorsque Khaled nous a interpellés au sujet de sa photo de la femme voilée (en haut à gauche dans la mosaïque présente plus haut), nous offrant l’occasion de dire l’émotion qu’elle nous communiquait et qu’une dame a confié qu’elle la croyait effrayée. Cela a donné l’occasion à son auteur de raconter comment la jeune fille n’avait porté le voile que pour la séance photo, qu’elle était joyeuse et que la réalité était au-delà de l’image qu’il avait créée. Une belle leçon de vie.

L’exposition est visible jusqu’au 13 octobre dans le Hall administratif de l’université, 23 Espl. des Antilles à Pessac !

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