Jérome Cordoba (sans ^ sur le o, il y tient), 36 ans, exerce un métier qui a longtemps fait rêver les enfants… il est sapeur- pompier. Une orientation professionnelle débutée en 2005, dont la raison première réside dans son amour des animaux puisqu’il fut, pendant 9 ans au cours desquels il mènera des études d’éthologie, cynotechnicien, autrement dit maître-chien spécialisé en risque animalier.
Sa mission, sauver ou récupérer tout ce qui porte des poils, des écailles, des cornes ou des plumes En gros, si vous aviez perdu votre mygale ou que votre python se soit fait la malle. Voire qu’il y ait eu un nid de frelons asiatiques dans votre jardin, ou encore que votre cheval effrayé, se soit embourbé dans un marécage suite à des tirs de chasseurs, sont autant d’exemples qui ont jalonné sa carrière.
Une carrière certes passionnante, mais très chronophage, qu’il arrêtera dès lors qu’ il deviendra père, pour se cantonner à celle de pompier.
Toutefois, outre sauver les hommes et les bêtes, Jérome a une autre corde a son arc. Fan de nature et de sport, il est aussi free surfer ! À traduire par, même s’il est une référence et sponsorisé, il ne fait pas de compétition.
Or c’est plus particulièrement de cet aspect de sa personnalité dont je vais vous parler. Le temps d’un portrait où il sera non seulement question de vagues, de glisse et de mascaret. Mais aussi d’un rêve :
Celui de faire de Bordeaux la capitale européenne du surf !
Jérome Cordoba, le passionné de glisse qui surfe toutes les vagues
Initié dès son plus jeune âge au snowboard par un père casse-cou qui influera sur son goût pour les sports extrêmes, Jérome ne se mettra au surf qu’à 15 ans. Or si on associe ce sport à l’océan, sache ami-e lecteur-trice que l’on peut surfer des vagues très différentes. Artificielles ou naturelles, comme celle que Jérome affectionne par dessus tout, j’ai nommé le mascaret.
Le mascaret qu’est-ce-que c’est ?
On appelle mascaret une vague créée par la marée montante lors d’un gros coefficient et qui remonte un cours d’eau à contre-courant. Un phénomène qui se produit partout dans le monde où il y a un fleuve à gros débit se jetant dans l’océan. Ce qui est le cas en Inde, au Brésil, en Alaska, en Angleterre, en Chine, en Indonésie, en Malaisie, en Birmanie, et… en France, en Gironde, du côté de la Garonne (Langoiran…) et de la Dordogne (St Pardon de Vayres…).
Or comme le précise celui qui a surfé le mascaret, bien sûr en France, mais aussi en Angleterre et en Birmanie où il fait jusqu’à 2m 50 :
Si c’est différent d’une vague océane, c’est tout aussi jouissif ! Le mascaret est un vrai rouleau compresseur, grondant et bouillonnant où, pendant qu’on file tout droit, on voit les berges défiler sur plusieurs kilomètres en remontant le fleuve.
Vidéo réalisée à la go pro à l’appui ⬇︎
Et de rajouter :
Pour un surfer, le mascaret est une vague qui se partage et le surf devient collectif. Je trouve sublime de remonter un fleuve à contre-courant, sans énergie moteur, avec un pote à droite et un à gauche. De plus, le mascaret a une dimension mystique dans le sens où tu n’as qu’une chance de l’attraper, d’où une certaine pression, parce que si tu le rates, tu dois attendre 12 h dans l’eau pour le prochain ou tu rentres à la nage ! (rire)
De la Bordeaux-Surf Association au Bordeaux Surf Festival
Habité par l’envie de réunir les adeptes du mascaret et de l’océan, Jérome, qui est atypique, car rares sont ceux qui surfent les deux, voire les trois avec les vagues artificielles, a d’abord créé la Bordeaux-Surf Association dont il est président depuis 2015.
Pour lui, chaque vague a sa particularité :
L’océan, c’est mystique, immense et dangereux. Le mascaret, c’est phénoménal, rapide et unique. Les vagues artificielles, c’est très physique, intense et permanent.
En 2016, pour combiner tout ça, et faire découvrir au grand public tout l’univers du surf, il crée le Bordeaux Surf Festival.
Il y intègre même la réalité virtuelle qui permet de surfer sans se mouiller. Bordeaux étant l’endroit rêvé pour un tel événement, puisque à l’est on a le mascaret et à l’ouest les vagues océanes. Avec au centre, une mégapole qui offre tout le dynamisme économique que favorisent, dans ce cadre là, la réalité virtuelle et les vagues artificielles. Sachant que Bordeaux a été la première à proposer la 1ère vague indoor de la région, si ce n’est du pays.
Bordeaux, une ville à haut potentiel pour le surf
Parce que tous les jours on surfe dans du plastique, Jérome Cordoba est devenu de plus en plus écolo au point de devenir végétarien par militantisme. Il a également une vision très ambitieuse pour sa ville dont il rêve de faire la capitale européenne du surf.
Selon lui :
Certes il n’y a pas, en Gironde, les vagues de Nazaré au Portugal, ni même celles du pays basque, mais par contre il y a toutes les ressources et le bassin humain nécessaires pour que ce projet ait du sens. L’industrie du surf a sa place ici, si elle veut rayonner.
Du coup, Jérome a imaginé un projet qui permettrait d’amorcer cette ambition sous la forme d’un endroit convivial, qui n’existe pas encore à Bordeaux city, où on pourrait boire, manger, s’amuser et surtout, assister, sur écran géant, ensemble, aux championnats de surf comme celui de la World Suf League.
D’autant qu’en plus, pour la 1ère fois de son histoire, le surf fait partie des J.O.
Le spot dédié à l’éco-système du surf de Jérome Cordoba
Des idées, Jérome Cordoba en a plein la tête pour proposer un lieu, alternative aux match de foot à l’heure de l’after work. Matérialisation de l’envie des surfers de se rassembler devant une bière, dans un cadre dédié à leur sport préféré et dans la continuité du Bordeaux Surf Festival.
Occasion aussi de permettre au grand public de s’immerger dans cet univers au Good Vibrations si chères aux Beach Boys, symbole de la démocratisation du surf. Une pratique, une culture, qui a depuis évolué vers une conscience plus environnementale que ces écolos avant l’heure ont toujours eue.
Pour conclure, je dirai que Jérome Cordoba surfe très régulièrement avec des handicapés, des gens du show biz, des amis néophytes et même des journalistes, voire pourquoi pas un jour, une blogueuse en série.
En attendant ce grand moment, je laisse le mot de la fin à ce passionné :
Pour moi, le mascaret est un phénomène rare dans le monde, et nous avons la chance d’en avoir deux ici. Peu en sont conscients. C’est un patrimoine qui devrait même être classé à l’UNESCO et c’est toujours un honneur de le faire découvrir. Très chauvin, j’ai surfé des mascarets sur tout le globe et c’est le nôtre que je préfère !
Pour surfer avec Jérome Cordoba
Yes ! He did it !!!!
Et que nenni ! Ceci n’est pas le remake habillé et en Dr Martens du film érotique « Emmanuelle » avec son cultissime fauteuil en osier, mais une pose pour fêter la concrétisation du rêve de Jérome !
Publié par Isabelle Camus sur Mardi 26 janvier 2021
L histoire d un homme, l histoire d une vie, passionnée et passionnante portée à bout de plume par Isabelle. Jérome Cordoba nous emmène avec lui au fil de ses voyages pour affronter le Mascaret, Saint Graal des surfeurs,
Une chronique voyageuse et plus que jamais écologique qui nous ouvre le coeur de cet aventurier surfant sur les océans, mais aussi sur ses rêves et ses projets.
Mr Cordoba vous êtes une belle personne et cette vidéo qui nous fait frissonner en est la preuve ! Mais pour nous faire voyager encore il nous faut un navire, celui d Isabelle et de son Blog petit cabotier surfant sur la toile du Net dont notre culture se nourrit.
Merci pour ta fidélité et ta poésie Eric !
Voyager, s évader, se cultiver…..Non c est a nous de te remercier.
On peut se poser la question de la légitimité d’un tel choix. Ceci étant, au vu des arguments de Jérome, quelle autre ville européenne propose autant d’atouts pour la communauté surf? Il me semblerait que ni Biarritz (et sa politique anti surfer) ni aucune autre ne revendique ce titre.
C’est clair ! Du coup tout est possible et jouable ! Affaire à suivre ! Merci de le faire en tout cas Petit Jean 🙂
Absolument Génial. Un tel atout, unique dans uns si belle ville. J’espère bien que cela va aboutir.
Superbe vidèo, aussi. qui fait rêver.
Hé hé c’est clair, moi aussi. En tous cas, merci Lilie. Et le bonjour à toute la Côte d’Azur
Le mascaret cette année aura un goût de fin de confinement. Et cet article donne vraiment envie de tester l’aventure !
Quelle belle initiative pour la ville de Bordeaux! Merci a lui pour partager son enthousiasme avec passion! ✌
Merci de le/me suivre de si loin Chantal ! 🙂 Vous êtes toujours en Amérique latine ?